Après un rassemblement d’environ 6000 personnes au carrefour central de Saint-Laurent, la marche collective s’est dirigée vers la place du marché, la sous-préfecture, l’office du tourisme, pour revenir au point initial. Toutes les générations étaient présentes, la jeunesse de l’Ouest s’étant mobilisée en masse. La veille, les jeunes de l’Ouest (sous la bannière du collectif des « lumineux ») avaient organisé une longue marche, parcourant les quartiers de la ville afin de porter leurs messages auprès de tous. Pas de débordements, pas d’incidents… seulement un moment historique qui appartiendra à toutes celles et à tous ceux qui étaient présents.
Chants et banderoles accompagnaient les drapeaux qui ondoyaient dans la foule. Les revendications portées par les manifestants rassemblaient toutes les problématiques du territoire y compris celles des communautés autochtones. Parmi les doléances portant sur l’énergie, les communications, la santé, l’emploi, la question de l’éducation reste un enjeu majeur pour les jeunes de l’ouest guyanais qui subissent une véritable violence institutionnelle : beaucoup de jeunes non-scolarisés, des écoles provisoires (en préfabriqués) depuis quelques années, des extensions chaque année dans les établissements scolaires, l’accroissement du nombre d’ établissements-usines, pas de restauration scolaire, très peu de structures spécialisées (adaptation et handicap), des transports scolaires en croissance et parfois inaccessibles pour des familles très modestes, un manque de postes d’ILM (intervenants en langue maternelle), des enseignants précaires plus nombreux dans cette partie de la Guyane et qui n’ont presque pas de formation et un manque de filières adaptées aux futurs enjeux économiques pour développer la Guyane. Un véritable projet sociétal permettra d’endiguer l’insécurité montante. Les syndicats de la FSU portent depuis plus de vingt ans la mise en place d’un plan Marshall de l’Education (communiqué FSU Guyane) pour donner un avenir à la jeunesse guyanaise. Il faut rester unis pour une éducation de masse de qualité afin de permettre le développement et l’épanouissement de la Guyane. Les jeunes ont scandé : « Ouvrez des écoles et vous fermerez des prisons ! ».