Ce mardi 28 mars 2017 constituera une vraie référence dans la lutte pour l’égalité réelle de la population guyanaise. Celle-ci, après avoir choisi de rester un département de la France en janvier 2010, aspire tout simplement à en devenir un comme les autres.
Un rassemblement sans précédent s’est constitué à l’intersection des boulevards Mandela et République à partir de 7h30. On parle de 10 000 personnes, plus peut-être. Ce qui est certain c’est que jamais personne sur le sol guyanais n’avait encore participé à une manifestation d’une telle ampleur. La longueur du cortège n’a pas permis à tous de passer devant la mairie de Cayenne. Le début du cortège arrivait à la préfecture alors que les derniers manifestants rentraient à peine dans la rue du Général de Gaulle. Le matin, les barrages ont été ouverts afin de permettre l’accès au points de rassemblement. Des rotations de bus ont été organisées pour transporter les participants venant de l’extérieur de la ville. La manifestation s’est dispersée aux abords de la préfecture où les membres des différents collectifs ont pris la parole à tour de rôle face aux manifestants. La FSU Guyane, active dans ce mouvement depuis le 23 et présente tout au long du cortège, n’a pas été associée à cette plateforme mais a publié et transmis au recteur ses revendications, qu’elle porte depuis de nombreuses années. Un bon nombre ont été reprises par le pôle Éducation du collectif, allant parfois bien au-delà, sans réelle analyse apparemment.
Ce mouvement d’ampleur fera date et ne fait que confirmer que les besoins de la Guyane sont énormes, amplifiés par un retard massif dans tous les domaines. La FSU Guyane, présente sur les médias nationaux mais boudée par les médias locaux, déplore le choix fait par l’UTG et les collectifs de refuser la parole aux organisations syndicales de la fonction publique. La FSU réaffirme le bien-fondé de ses demandes, antérieures à celles des collectifs nouvellement constitués, dont la plupart vont dans le même sens. Nous ne pouvons que regretter le manque de soutien de la population lors de nos précédentes sorties alors qu’elles allaient dans le sens d’une École de meilleure qualité pour tous les jeunes de Guyane, avec des revendications déjà bien identifiées.
Il n’empêche, cette journée a été exemplaire et magnifique. Elle s’est déroulée dans un climat totalement respectueux au contraire de ce que prétend le premier ministre, mais qu’il ne se méprenne pas, la détermination des habitants de Guyane n’a jamais été aussi forte.
Maintenant, place à la négociation ! La FSU, première fédération d’enseignants de France et une des 2 représentées au Comité Technique Académique de Guyane, n’attendra pas d’être invitée par quiconque pour faire valoir et obtenir ses revendications dans le cadre des ses mandats.
Un défilé à Saint-Laurent du Maroni a rencontré le même succès. Il fera l’objet d’un prochain compte rendu.