DECLARATION

Notre académie est à
l’image de la population de Guyane, elle est jeune et vient de
souffler ses 20 bougies. Comme notre jeunesse, elle est sujette aux
doutes, aux incertitudes et s’interroge
quant à son avenir.

Ces
questionnements sont d’autant plus légitimes que les conditions de
travail des personnels du Rectorat de Guyane ne cessent de se
dégrader. La situation est identique pour les personnels
enseignants, CPE, psychologues, assistantes
sociales, infirmières, chefs d’établissements, AED, AESH qui
doivent gérer au quotidien les
effets de la crise sociale et économique, celle-ci qui
n’épargnant pas le service public d’Éducation.

Lors
de la création de l’académie de Guyane, suite aux mobilisations
de 1996 assorties d’actes d’une rare
violence, l’espoir naissait d’une académie ambitieuse et
autonome. Le ministère promettait d’octroyer
des moyens administratifs et financiers pour réussir le pari d’une
école de qualité pour tous, adaptée aux spécificités et
richesses de notre grand territoire. En
réalité, ces moyens tant espérés ne sont jamais arrivés.

Vingt
ans après, l’académie a grandi en nombres d’établissements
scolaires, d’élèves scolarisés, de personnels, même si cette
croissance reste bien en deçà des besoins réels de la population
de Guyane.

Vingt
ans après, les espoirs se sont envolés au
rythmes des fusées.

Vingt
ans après, les difficultés se sont multipliées et aujourd’hui
les personnels qui font vivre le service public d’éducation en
Guyane sont à bout de souffle.

En
deux décennies, le nombre de personnels administratifs est resté
insuffisant au regard des besoins. Les formations indispensables à
la maîtrise des nouveaux outils de gestion administrative sont
quasiment inexistantes. Les personnels sont peu consultés, peu
valorisés malgré leur engagement, ils subissent ordres et
contre-ordres de la part des uns et des autres.

Cette
situation, qui se répète au rythme du changement de gouvernance,
est devenue insupportable et certains préfèrent obtenir une
mutation afin de quitter le rectorat.

En
vingt ans, certains personnels expérimentés ont pris leur retraite
et les autres doivent former, en plus des missions qui leur sont
confiées, leurs collègues nouvellement recrutés. Ces derniers sont
évidemment des précaires sans formation, à la disposition d’une
hiérarchie plus encline à se servir dans le public plutôt que de
servir le public.

Ainsi
les personnels sont dépossédés de leur travail du
fait de la réorganisation des services, laissant
croire que l’on recherche l’efficacité alors que les
moyens humains et financiers restent désespérément insuffisants.

Les
personnels font et refont encore le travail répondant
aux injonctions de l’administration alors que ce sont eux les
experts en terme de gestion administrative. Il est grand temps de les
entendre et de les associer aux décisions si l’on souhaite
véritablement développer l’efficience au sein du rectorat de
Guyane.

Pour
atteindre cet objectif, les personnels ont besoin d’être plus
nombreux et mieux formés pour s’adapter aux
nouvelles réglementations et aux outils de gestion en perpétuelle
évolution. Pour cela, il est nécessaire
d’élever le niveau de qualification des personnels.

Les
personnels du rectorat de Guyane sont en souffrance et les nombreux
dysfonctionnements de l’administration génèrent tensions et
colères à leur égard. Finalement, en vingt ans
d’existence, la seule évolution vécue par nos collègues
administratifs est la construction du bâtiment de Troubiran.

Comme
dans les établissements scolaires, les personnels y sont à l’étroit
et ne disposent pas de conditions de travail acceptables alors que
certains se battent pour obtenir un grand bureau qu’ils
n’occuperont pas.

La
FSU Guyane n’accepte pas ce triste constat et reste solidaire des
collègues administratifs. Elle réitère les
demandes de postes en nombres suffisants pour que les agents du
rectorat assurent leurs missions dans des conditions décentes.

Pour
la FSU Guyane,

Le
secrétaire départemental

Alexandre
Dechavanne