La FSU Guyane, représentée par son secrétaire départemental, a initié le vote d’une motion Outre-mer, construite avec tous le représentants des sections ultra-marines lors du CDFN de la FSU, le 21 mars dernier. Cette motion demande l’application immédiate de la Loi sur l’Égalité Réelle. Elle a été votée à l’unanimité des 107 membres présents.
Ce conseil est chargé de débattre au sein de la FSU de la politique à mettre en œuvre durant les mois à venir. La FSU, une fois mandatée par le CDFN, peut intervenir directement auprès des différents ministères, Education, Santé, Fonction Publique, pour faire remonter et négocier les demandes et revendications votées. Vous trouverez ci-dessous la motion dans sa version intégrale.
Conseil
Délibératif Fédéral National – 21 et 22 mars 2017
MOTION OUTRE-MER
Les
outre-mer, avec 2.75 millions d’habitants, occupent dans la République
française une place singulière, de part leurs histoires particulières,
leurs
diversités culturelles, géographiques et linguistiques.
Cependant,
derrière les images de cartes postales décrivant des paysages de rêve,
se
cachent bien souvent une réalité méconnue.
Avec
des taux de chômage deux à trois fois supérieures à la
moyenne nationale, plus de 40% de personnes vivant en dessous du seuil
de
pauvreté et des inégalités de revenu sans commune mesure avec la France
hexagonale, ces départements sont considérés comme "hors-normes" dans
bon nombre d’indicateurs socio-économiques.
Evidemment,
une grande partie des causes de ces chiffres sont
imputables aux différents retards accumulés, particulièrement dans le
système
éducatif.
Au
sujet du décrochage scolaire, la jeunesse ultramarine, qui représente
5% de l’ensemble de la jeunesse française entre 15 et 24 ans est
particulièrement touchée par ce phénomène. Plus
d’un quart, en moyenne, des jeunes issus de l’outre-mer sortent de
l’école sans
diplôme. A cela, se cumule le phénomène de non-scolarisation massif
chez les
jeunes de 6 à 16 ans.
Lancée par la
ministre des outre-mer en septembre 2016, la possibilité
de rendre la scolarité obligatoire de 3 à 18 ans suscite un début
d’espoir avec
l’adoption de la loi sur l’égalité réelle outre mer.
A
compter de la rentrée scolaire de 2018 – par
dérogation à l’article L. 131-1 du code de l’éducation- et à titre
expérimental
pour une durée n’excédant pas trois ans, les 5 départements outre-mer
(Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et Réunion) auront la
possibilité
d’appliquer cette nouvelle disposition.
Cela
va forcément poser des problèmes car étendre
la scolarité de 3 à 18 ans c’est accueillir plusieurs dizaines de
milliers de
jeunes supplémentaires dans l’ensemble des DOM, ce qui ne peut pas
s’improviser. Parmi ces jeunes, une très grande partie ont décroché de
l’Ecole
sans diplôme et les faire revenir dans l’univers scolaire sera
difficile à
mettre en œuvre.
Dans
ces conditions, comment le ministère
pourrait appliquer la loi à moyens constants, alors que ces mêmes
départements
cumulent déjà des retards au niveau des infrastructures, du recrutement
de personnels,
des transports et de la restauration scolaire.
Pour
autant, il nous semble important que cette
possibilité d’expérimentation soit appliquée dans ces départements. Cependant,
elle devra nécessairement être
accompagnées de moyens matériels et humains à la
hauteur des besoins, afin de garantir une égalité réelle à la jeunesse
d’outre-mer.
La
FSU, préoccupée par la
situation des
outre-mer, le devenir de ces territoires, l’avenir des citoyens et
particulièrement celui de la jeunesse, soutient ses sections
départementales
dans les initiatives et luttes qu’elles mènent. Elle intervient auprès
des
pouvoirs publics pour obtenir les politiques et les moyens nécessaires.