La FSU Guyane a pris acte des annonces du premier ministre ce matin devant l’Assemblée Nationale et, pour nous, le recul des dates de scolarisation des lycéens et des collégiens correspond à une prise de conscience de ce que nous répétons à l’exécutif depuis l’allocution du président, à savoir que rien n’est prêt, rien n’a été anticipé et que, la réouverture des écoles, collèges et lycées va nécessairement prendre du temps afin de pouvoir garantir la sécurité des enfants et des personnels. Par contre, les annonces concernant les crèches, les écoles maternelles et élémentaires ainsi que la priorité donnée aux élèves de 6° et de 5° sont, pour la FSU Guyane, un signe supplémentaire, s’il en fallait, que la priorité n’est pas donnée à la santé des citoyennes et citoyens mais à l’économie de notre pays. Cela est tout simplement inacceptable, et la FSU Guyane rappelle qu’aucune reprise n’aura lieu si les conditions sanitaires ne sont pas réunies !
Au niveau local, concernant ce dernier point, le recteur d’académie, en Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail Académique (CHSCTA) hier, puis en réunion avec les représentants syndicaux aujourd’hui, s’est voulu très rassurant en répétant à plusieurs reprises :
• qu’un protocole strict incluant les mesures sanitaires serait communiqué,
• que les localités identifiées comme « cluster » ne devraient pas rouvrir,
• que les acteurs de chaque établissement (Commission d’ Hygiène et Sécurité, Conseil d’Administration, etc.) seraient systématiquement consultés sur la mise en œuvre de la réouverture,
• que la priorité serait donnée aux conditions sanitaires et qu’au moindre doute sur la capacité à les respecter, il ne donnerait pas l’autorisation d’ouvrir.
Pour la FSU Guyane, derrière ce discours qui, à première vue, se veut rassurant, il n’y a aucune annonce concrète mais une stratégie assumée de renvoyer les décisions d’ouverture au « local »… Notre administration chercherait-elle à se dédouaner de toute responsabilité en cas de crise ? Cela doit nous pousser, ainsi que les représentants des personnels siégeant dans leurs établissements, dans les instances qui seront consultées pour émettre un avis, à la plus grande des prudences et à prendre réellement le temps de l’analyse et de la réflexion. Pour la FSU Guyane, dans la situation que nous traversons, il ne peut y avoir de « doute acceptable » !
D’autre part, les personnels sont lassés d’entendre les responsables politiques dire que tout est prêt alors qu’in fine, tout repose sur la bonne volonté et le sens des responsabilités et du sacrifice des agents de la Fonction Publique. La FSU Guyane exigera, donc, des preuves tangibles des mesures mises en place et des conditions dans lesquelles se déroulera effectivement l’éventuelle réouverture des établissements scolaires.
Enfin, au volet « sanitaire » de la réouverture des établissements scolaires, sera forcément adossé un volet « gestion des ressources humaines », car l’annonce d’une reprise partielle, en demi-groupe et sur la base du volontariat des familles, soulève de nombreuses questions tant organisationnelles qu’en terme d’obligations réglementaires de service, et pour lesquelles le recteur était dans l’impossibilité de nous répondre.
Comme la FSU Guyane l’écrivait dans son précédant courrier, la réouverture des écoles reste semée d’embûches. Il reste, à notre administration, un énorme travail à accomplir afin d’être en mesure de donner tous les gages de sécurités aux familles et aux personnels.
La FSU Guyane continuera à vous tenir informés au fur et à mesure de la tenue des réunions de travail et des instances programmées d’ici le 11 mai. Elle sera, que la reprise ait lieu ou non, aux côtés de l’ensemble des personnels dans la période à venir.
Les co-secrétaires de la FSU Guyane