Le Mardi 27 Mars 2024, le LPO Raymond Tarcy a subi une situation de violence inacceptable. Encore une fois, c’est une intrusion de personnes extérieures à l’établissement qui est à l’origine de ce grave incident.

Le récit de la suite des événements est effrayant à plus d’un titre : bagarre générale, armes blanches introduites dans le Lycée, intervention des gendarmes qui ne parviennent pas à calmer la situation mais suscitent une vive opposition, bâtiments et personnels caillassés et blessés, arrestation et garde à vue.

La gravité des faits illustre la dégradation du climat scolaire dans l’Ouest guyanais. Les autres lycées de Saint Laurent, par exemple, connaissent aussi les mêmes difficultés. Le lycée Bertène Juminer a été victime au mois de Janvier d’une intrusion du même type avec, là aussi, des armes blanches et cela fait plusieurs années que la FSU ainsi que l’ensemble de la communauté éducative alertent les autorités pour faire cesser ces violences répétitives.

Certes des efforts perlés ont été accomplis à la suite de précédents incidents, mais ils restent largement insuffisants pour faire face à la gravité de la situation. Quand peut-on espérer que les écoles, collèges et lycées de Guyane soient enfin sanctuarisés et protégés ?

En outre, cette violence qui rejaillit sur nos établissements n’est que le reflet de la violence terrible qui existe au quotidien dans les quartiers des villes de Guyane, et à laquelle nos élèves et leur famille sont confrontés. Elle est amplifiée depuis plusieurs années par le narcotrafic et le phénomène des gangs. Elle s’épanouit dans les quartiers informels, doux euphémisme de bidonvilles, qui sont la honte de notre pays.

En conséquence, la FSU Guyane appelle tous les collègues à se saisir de cette problématique de violence dans leur établissement. Nous devons exiger partout des conditions de travail sereines et sécurisées, et faire valoir notre droit de retrait à chaque fois que l’on estime que ce n’est pas le cas. Nous demandons au rectorat de Guyane et à la CTG de revoir leur copie en matière de sécurité et de protection des personnels et des élèves. Il y a encore trop d’établissements vulnérables, trop de personnels ni formés ni entrainés à réagir, trop peu de surveillants et de personnels médico-sociaux, trop peu d’enseignants.

Enfin si nous voulons agir de manière plus profonde et sur un temps plus long, il faut changer notre stratégie qui consiste à construire des établissements trop grands ou s’entassent trop d’élèves, et ou les problèmes et les contraintes sont démultipliés.

La FSU Guyane