Tout d’abord, pour la FSU Guyane, il est plus que temps que ce gouvernement cesse de mentir aux citoyens ! En effet la réouverture des écoles a été présentée par notre Président comme une mesure de justice sociale, afin de ne pas creuser davantage les inégalités existantes entre les élèves. Or en Guyane encore plus qu’ailleurs, ces inégalités existent et sont très criantes d’une localité de notre territoire à une autre. Par ailleurs, il est illusoire de penser que les élèves qui subissent ces inégalités vont pouvoir, du jour au lendemain, et dans des conditions sanitaires acceptables reprendre le chemin de l’école car ce sont bien souvent les élèves les plus éloignés de leur lieu d’étude. Ils seront malheureusement, encore une fois, certainement les derniers à pouvoir y retourner sans danger ! Cette présentation du président est donc fausse et d’autant plus inacceptable que depuis le début de son mandat, l’école, en Guyane comme ailleurs, subit pertes de postes et de dispositifs pour des élèves les plus fragiles.
La population de Guyane ne doit pas être dupe car les raisons qui ont pu amener notre Président à prendre une telle décision, à rebours de tous les avis des conseils scientifiques sont au nombre de deux :
- faire le pari de l’immunité collective en ré-ouvrant les écoles qu’il désignait lui-même dans son allocution du 12 mars comme l’un des plus importants facteurs de propagation du virus.
- amorcer la reprise économique de notre pays.
Quoi qu’il en soit, il semble clair qu’entre la santé des élèves, de leurs familles, des personnels de l’éducation nationale et celle de l’économie, le choix du Président est donc fait : c’est et ce sera toujours l’économie qui primera !
Pour la FSU Guyane, quelle que soit la date officiellement annoncée, la sécurité sanitaire est un préalable à toute rentrée des personnels et des élèves. Si toutes les conditions ne sont pas réunies, le déconfinement ne pourra se faire, sous quelle que forme que ce soit.
Or, nous ne cessons, depuis des dizaines d’années, de rappeler les conditions d’hygiène lamentables dans lesquelles les élèves des écoles, collèges et lycées sont accueillis en Guyane. En effet, le nombre de points d’eau, de sanitaires est plus de deux fois inférieur à la normale et, il n’y a, dans la majorité des cas, ni savon, ni papier toilette dans ces sanitaires ! Comment, connaissant la situation préalable pouvons-nous réellement croire que, dès le 11 mai, les conditions seront réunies pour garantir la sécurité des élèves et des personnels et la non propagation du virus dans les écoles, collèges, lycées, mais aussi dans les transports scolaires.
D’autre part, pour la FSU Guyane, il est indispensable, afin de pouvoir aborder sereinement le déconfinement, de rétablir la confiance entre l’éducation nationale d’un côté, et les familles et les personnels de l’autre. Car cette confiance a été sérieusement écornée par des communications parfois à rebours de la réalité. La première chose est donc d’assumer une totale transparence sur le risque sanitaire qui sera celui des prochaines semaines, y compris l’incertitude qui peut exister. Pour cela le rectorat se doit de mettre à la disposition de toutes et tous, les éléments d’appréciations (rapport d’experts, avis de l’ARS etc.) ayant amené à la décision de réouverture des établissements scolaires. Dans le même temps, il doit fournir un protocole de réouverture fixant des conditions d’accueil précises, seul moyen d’éviter des interprétations différentes d’un établissement à un autre, comme cela a malheureusement été le cas lors de l’entrée en confinement, menant parfois localement à la mise en danger des familles et des personnels.
Enfin, les personnels de l’éducation nationale, à l’instar de l’ensemble des agents de la fonction publique, personnels soignants en première ligne, sont prêts à prendre leur part de responsabilité dans la résolution de cette crise sanitaire et économique sans précédent. Ils ont d’ailleurs largement montré leur attachement à leurs missions et fait la démonstration de leur sens de l’intérêt général, tant en mettant en place la continuité pédagogique qu’en se portant massivement volontaire pour accueillir les enfants des personnels soignants. Cela dit, pour la FSU, la santé des enfants, des familles et des personnels est et restera la première des priorités : nous attendons donc des éléments tangibles d’appréciation et non un simple ordre de reprise du travail.
La FSU Guyane vous informera au fur et à mesure du processus de reprise entamé par l’administration. Elle sera, que la reprise ait lieu ou non, aux côtés de l’ensemble des personnels dans la période à venir.
Les co-secrétaires de la FSU Guyane