Les Lilas le 16 janvier 2018
Rétablissement d’un jour de carence dans la
fonction publique : inefficace et injuste !
Depuis le 1er janvier, la journée de
carence est rétablie dans la fonction publique et une circulaire
présentée aujourd’hui aux organisations syndicales va être publiée.
La première journée d’un congé de maladie, sous
prétexte de réduire «l’absentéisme», et par souci d’une soi-disant
équité avec le secteur privé, ne sera plus rémunérée.
Faut-il rappeler que le jour de carence avait été mis
en place en janvier 2012 à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy,
puis supprimé en 2014 sur la demande pressente de la FSU avec
l’ensemble des organisations syndicales.
Les différentes enquêtes menées font le constat que la
journée de carence a pour effet de réduire le nombre d’arrêts maladie
de courte durée, mais que la santé des personnels se dégradant, ces
arrêts sont alors plus longs. Le jour de carence produit donc l’effet
inverse de l’objectif poursuivi en terme de réduction de l’absentéisme !
Cette décision est injuste pour les agents publics.
Deux tiers des salarié-e-s du secteur privé ne subissent pas de perte
de salaires du fait de conventions collectives qui versent une
indemnisation pour ces journées. Or, dans la Fonction publique, la
perte financière pour les agents sera bien réelle !
Il est inacceptable, pour tout-e salarié-e, de subir
une baisse de salaire parce que l’on est malade ! C’est une double
peine intolérable.
En revanche il est urgent d’améliorer les conditions
de travail et de «management» qui peuvent contribuer à une meilleure
santé au travail. Nombre d’études démontrent que là où la
reconnaissance du travail effectué existe, la qualité du travail
s’améliore, le bien-être des salariés aussi. Par ailleurs, il est
urgent aussi de mettre en place une véritable médecine du travail pour
les agents.
Cette mesure va donc amputer le pouvoir d’achat des
fonctionnaires pour 2018 et les années à venir : elle s’ajoute au gel
du point d’indice, à la compensation non intégrale de l’augmentation de
la CSG, au report des mesures de revalorisation de PPCR. La FSU reste
opposée à ces mesures et demande le retrait de la journée de carence.
Elle demande la réalisation d’une étude d’impact sur
le coût de gestion engendré par la mise en œuvre de la journée de
carence.
Elle poursuivra, avec les agents, toutes les
interventions et actions nécessaires pour obtenir des mesures justes
pour les agents et utiles au bon fonctionnement des services publics.